
Près de 99 % de la population mondiale vit dans des zones où la qualité de l'air est inférieure aux normes recommandées, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et plus de la moitié de cette population est exposée à des niveaux dangereux de pollution. Cette situation s'aggrave sous l'effet de la croissance démographique, de l'expansion des mégapoles, de l'industrialisation et des changements climatiques.
À l'échelle mondiale, la pollution de l'air, extérieure et intérieure, est liée à environ 6,7 millions de décès prématurés chaque année.
Outre le stress thermique croissant, la pollution de l'air est une source majeure de maladies respiratoires, particulièrement chez les travailleurs en extérieur.
Selon le Forum économique mondial, la mauvaise qualité de l'air coûte à la Chine jusqu'à 900 milliards de dollars par an en raison de la perte de productivité et de l'absentéisme dû à des maladies comme l'asthme et les troubles respiratoires chroniques. Ce chiffre équivaut à 6,6 % du produit intérieur brut (PIB) du pays.
Aux États-Unis, le coût annuel s'élève à 600 milliards de dollars, soit 3 % du PIB. Globalement, environ 1,2 milliard de journées de travail sont perdues chaque année à cause de la pollution atmosphérique, un chiffre qui pourrait grimper à 3,8 milliards d'ici 2060.1
Sources naturelles et d'origine humaine affectant la qualité de l'air
La large dispersion de la pollution atmosphérique ainsi que la grande diversité de ses sources potentielles constituent une partie seulement du défi que représente la lutte contre ce type de pollution.
Dans les zones urbaines, la fumée d'échappement des véhicules et les émissions industrielles demeurent les principales sources de matières particulaires (PM). La particule désignée PM2.5, qui est 30 fois plus mince qu'un cheveu humain, appartient à un sous-ensemble de matières particulaires, l'un des polluants atmosphériques les plus courants, responsables de troubles respiratoires chroniques.
La majorité des secteurs industriels sont à la fois responsables de la pollution atmosphérique et en subissent les conséquences. En agriculture, l'un des principaux secteurs émettant de l'oxyde nitreux, du méthane et du dioxyde de carbone, des études ont révélé que le rendement et la qualité des cultures peuvent être affectés par une augmentation de l'ozone troposphérique.
Le secteur du tourisme et des voyages, souvent accusé de contribuer à la pollution de l'air via les émissions d'avions, est lui aussi confronté à des défis. À titre d'exemple, selon la Banque mondiale, le secteur touristique indien perd annuellement 1,7 milliard de dollars, les touristes choisissant d'autres destinations en raison de la pollution de l'air.
Celle-ci peut également être causée par des phénomènes naturels. Chaque année, les feux incontrôlés (forêt, broussailles ou brousse) et l'activité volcanique à travers le monde libèrent dans l'air des gaz dangereux et des particules, qui s'ajoutent à l'impact provoqué par les tempêtes de sable et de poussière dans les régions désertiques.
Les changements climatiques viennent aggraver la menace de la pollution causée par la fumée provenant des feux incontrôlés. La fréquence de plus en plus élevée des vagues de chaleur et le phénomène connu sous le nom de « contrecoup météorologique » favorisent la propagation des incendies et contribuent à la dégradation de la qualité de l'air causée par ces sources.
Aux États-Unis, on craint que la pollution causée par les feux incontrôlés ne vienne inverser certains des gains découlant de la Loi sur la qualité de l'air en raison de la fréquence et de la gravité croissantes des incendies.2 À l'heure actuelle, la pollution atmosphérique causée par des événements naturels ou incontrôlables est considérée comme un « événement exceptionnel », ce qui signifie qu'elle pourrait ne pas figurer dans les données de surveillance de la qualité de l'air.
Dispersion de la fumée des feux incontrôlés au Canada dans les villes d'Amérique du Nord
Risque accru pour travailleurs en l'extérieur
La mauvaise qualité de l'air nuit à tout le monde, mais les personnes les plus vulnérables sont celles qui passent a majorité de leur temps à travailler à l'extérieur, dans des secteurs tels que l'agriculture, les transports et la construction.
Face aux défis croissants liés à la qualité de l'air, il incombe aux employeurs de renforcer leurs efforts pour protéger la santé et la sécurité de leurs employés, en particulier ceux travaillant à l'extérieur, contre les dangers de la pollution atmosphérique.
Il devient de plus en plus essentiel d'investir dans les infrastructures pour donner la priorité à la sécurité des travailleurs. Cela inclut la fourniture d'équipements de protection, la surveillance proactive de la qualité de l'air et le suivi des épisodes de pollution au fur et à mesure qu'ils se produisent.
Les technologies portables équipées de capteurs, capables de surveiller à la fois les signes vitaux des travailleurs et les conditions environnementales, jouent un rôle clé dans la prévention et la détection précoce. Ces outils permettent de réduire les impacts liés à la pollution et de garantir que la qualité de l'air sur le site reste dans des limites sûres.
« La surveillance de la santé des travailleurs en extérieur devient une priorité croissante », déclare Ania Caruso, Chef de la pratique de la responsabilité civile chez Gallagher. « Cela inclut des bilans de santé réguliers, le suivi de la qualité de l'air et la mise à disposition d'informations sur les risques sanitaires liés à la chaleur et à la mauvaise qualité de l'air. »